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Colas : la décarbonation au service du client

Colas est une filiale du groupe Bouygues spécialisée dans une filiale du groupe Bouygues spécialisée dans la construction et de l’entretien des infrastructures de transport. Présente dans plus 50 pays, elle compte 55 000 salariés.

 

Les travaux publics sont une filière à priori difficile à décarboner ; elle utilise beaucoup de produits pétrochimiques et nécessite des déplacements de matière importants. Pourtant Colas s’est fixé un objectif ambitieux, compatible avec l’Accord de Paris :
– 30% sur ses émissions directes de gaz à effet de serre (scopes 1 et 2) d’ici 2030,
– 30% sur l’ensemble de la chaine de valeur amont (scope 3a), qui représente 85% des émissions totales du Groupe d’ici 2030.

Entretien avec Ludovic Bulourde, commercial Colas Territoire Nord Est, sur la stratégie du Groupe et les moyens mis en œuvre par Colas pour atteindre ces objectifs.

Pôlénergie : Ludovic, la décarbonation semble être assez complexe à mettre en œuvre au regard du métier de Colas, non ?
Ludovic Bulourde : C’est vrai que ce n’est pas un sujet facile de prime abord, mais il est nécessaire de l’adresser, que ce soit au niveau de nos clients, qui sont de plus en plus sensibles à cette thématique, mais aussi par nos convictions propres, la décarbonation étant nécessaire pour assurer la pérennité long terme de nos activités. »

P : Comment cela se traduit-il ?
LB : Nous essayons d’avoir une vision 360. En travaillant à la fois sur les produits que nous utilisons, sur les solutions que nous proposons, mais aussi sur les impacts directs de nos activités.

P : Quelles initiatives avez-vous prises ?
LB : Si nous parlons des produits, Colas a mis en œuvre son savoir-faire d’industriel. En effet, en amont et en aval de la construction et de l’entretien routiers, Colas opère une importante activité de production et recyclage de matériaux de construction routière, issus notamment de ses carrières et gravières ou de la transformation du bitume, ainsi qu’une activité de distribution de bitume. Nous avons ainsi réinternalisé le raffinage du bitume afin d’avoir la maîtrise de son impact, et fort de cette expertise, nous avons développé de nouvelles gammes de produits plus vertueux.

P : Concrètement ?
LB : Nous proposons une toute nouvelle gamme d’enrobés. Ainsi, alors que nous utilisions pour nos chantiers uniquement des enrobés à chaud, qui ont un impact carbone élevé et qui entraînent des conditions difficiles de mise en œuvre pour notre personnel, nous utilisons dès que nous le pouvons des enrobés tièdes voire froids. Nous avons également créé une gamme de produits bas-carbone sans liant bitume et qui n’émettent pas de particules ni d’odeurs, tel que le Vegecol, majoritairement d’origine végétale, et Urbalith®, un revêtement organo-minéral drainant.
Ces deux revêtements sont utilisables en ZNIEFF ou en zone Natura 2000.
Urbalith®associe l’esthétique des granulats à un liant organo-minéral incolore respectueux de l’environnement. Il est utilisable pour les allées piétonnières et les zones non circulées, favorise l’infiltration d’eau et est circulable dans les deux jours.
Vegecol est un enrobé produit à base d’un liant de nature végétale, dont la translucidité laisse apparaître la couleur naturelle des granulats sans traitement de surface. Il est destiné à la réalisation de voies douces (voies piétonnes, pistes cyclables, etc.).

P : D’autres exemples ?
LB : Nous avons réfléchi au problème des phytosanitaires. En plus de l’impact sur l’environnement de ceux-ci (émissions de carbone, risques pour la santé et l’environnement), l’utilisation de produits phytosanitaires à un coût important pour les exploitants : besoin de passages réguliers, achat des produits, etc. Nous proposerons donc dans très peu de temps un nouvel enrobé, Zérophycol® qui réduit drastiquement le besoin en entretien et l’utilisation de phytosanitaires. Ce produit à en plus l’avantage de restituer la totalité des pluies au sol. Il est facilement utilisable sur les parkings ou les délaissés ou encore sur les voies piétonnes et cyclables.

P : Merci Ludovic pour ces éléments qui auront permis, je l’espère de mieux comprendre votre démarche. Je vous propose de continuer cet entretien lors d’un prochain numéro de notre newsletter.

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