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Une formation chauffage : le pied à l’étrier des économies d’énergies dans le tertiaire !

Les établissements scolaires privés du Nord sont regroupés en foncières : l’AFTL, l’AFLB et l’AIR. Ces établissements sont soumis au Dispositif Éco Énergies Tertiaire et doivent réaliser des économies d’énergies à grande échelle pour atteindre leurs objectifs fixés pour 2030, 2040, 2050.

Ces établissements consomment collectivement 33 GWh d’énergie, dont 77 % sont consacrés au chauffage. L’optimisation du chauffage, majoritairement carbonée, constitue la priorité énergétique numéro un de ces foncières. Le développement des compétences dans ce domaine est donc hautement stratégique pour maîtriser l’ensemble des leviers nécessaires à une gestion énergétique optimale : sobriété, efficacité et substitution de leurs consommations.

Dans le cadre d’un accompagnement stratégique auprès de ces foncières, Pôlénergie a organisé deux formations ciblées afin de renforcer les connaissances nécessaires en matière de chauffage à l’ensemble des acteurs concernés :

• Une formation de deux jours destinée aux agents techniques, axée sur la compréhension de l’utilité et de l’efficience de chaque élément de la chaufferie. Assurée par Tony Leroy, co-fondateur de Walterre et expert des chaufferies tertiaires, cette formation théorique et pratique a détaillé un large éventail de points de vigilance et de leviers à activer pour élaborer une stratégie ambitieuse d’économies d’énergie.
• Une formation d’un jour destinée aux chargés de travaux et délégués généraux des foncières, visant à développer leurs compétences en matière de réglages des chaufferies existantes et à les préparer à l’intégration de nouveaux vecteurs énergétiques dans les établissements scolaires.

Pour illustrer l’impact de ces formations, voici quelques témoignages des acteurs impliqués, allant des formateurs aux participants et commanditaires :

Tony LEROY, formateur et co-fondateur de Walterre / En quoi ces formations sont-elles décisives selon vous ? Quel est le gain énergétique potentiel ?

• L’énergie (KWH) utilisée pour le chauffage et la production d’Eau Chaude Sanitaire (ECS) dans un bâtiment tertiaire représente 75 % des énergies totales.
• Le chauffage et la production d’ECS (quand il s’agit d’énergies fossiles) représentent 95 % de l’impact CO2 d’un bâtiment tertiaire.
• Il y a 5 à 39 % de surconsommation énergétique due à un manque d’efficience des systèmes CVC (Chauffage, Ventilation et Climatisation).
• 92 % des maintenances CVC sont perfectibles par manque de surveillance, laxisme, incompétence des mainteneurs ou contrat sans engagement de résultat à bas coût.

Pour maintenir leur budget tout en réduisant leur empreinte carbone, les maîtres d’ouvrage sont principalement confrontés à des solutions souvent très onéreuses (CAPEX) alors que les économies d’énergie sont généralement à leur portée, sans investissement majeur (OPEX).
Il est nécessaire d’avancer sur des solutions de rénovation thermique globale, mais en attendant il existe déjà de belles opportunités d’économies.

Il est fondamental que les maîtres d’ouvrage maîtrisent leurs contrats de maintenance, identifient un potentiel d’économies rapides, surveillent la cible de performance (notamment en fonction des DJU égaux sur les actions quick-win) et travaillent de manière préventive plutôt que curative. Cela permet de reprendre le contrôle avec une vision très pragmatique, où l’Humain et le bon sens sont la clef.

C’est pour cette raison qu’il est important de faire monter en compétence les agents techniques des maîtres d’ouvrage afin qu’ils puissent devenir de véritables relais pour challenger les mainteneurs en place.

La première étape de la décarbonation consiste à réduire ses consommations sans investissement majeur, en agissant sur la sobriété comportementale et l’efficacité des systèmes de production d’énergie, en replaçant l’humain au cœur du projet.

 

Benoit GHESTEM, commanditaire de la formation et directeur de l’AFTL / Qu’est-ce qui vous a motivé à former le personnel technique de vos établissements scolaires ?

Lors de la réalisation des diagnostics énergétiques dans les établissements scolaires de l’AFTL, un manque de connaissances a été identifié chez certains agents techniques sur la régulation des chaudières.

Il nous a donc semblé opportun de leur proposer une formation afin de les faire monter en compétences, d’améliorer la conduite des chaudières et de favoriser les économies d’énergie.

Ces agents, bien qu’ils ne soient pas les seuls intervenants en matière d’économies d’énergie et de changement des comportements, occupent une place clé dans l’organisation de chaque établissement.

 

Annabelle LE GONIDEC, déléguée générale AFLB / Qu’avez-vous pensé de cette formation et qu’est-ce qui vous a le plus interpellée ?

Mon impression générale est que la formation était très théorique, mais elle s’est révélée très utile et a su marquer les esprits.

J’ai particulièrement apprécié le premier schéma simplifié sur “Les éléments d’un système de chauffage”, qui illustre des composants comme la chaudière, le vase d’expansion et d’autres éléments. Cela m’a permis de mieux comprendre leur utilité et leur fonctionnement.

Les aspects techniques m’ont vraiment marquée, bien que certains, comme la loi de l’eau, restent un peu complexes à appréhender, notamment en ce qui concerne leurs impacts mécaniques. Cependant, leur utilité est désormais claire, tout comme leur rôle dans l’optimisation des économies d’énergie.

 

Romaric JOSEPH, formé et agent technique des écoles de Providence et St Vasst de Wambrechies / Qu’avez-vous pensé de la formation et des intervenants ? Avez-vous déjà mis en pratique ces enseignements dans vos établissements ?

Cette formation était très complète sur les aspects techniques et théoriques. Elle m’a permis de mieux comprendre l’importance d’un réglage précis de la chaudière pour réaliser des économies d’énergie significatives.

Avant cela, je ne mesurais pas pleinement l’impact des différents paramètres. Par exemple, certains ajustements, comme la réduction des températures maximales d’eau de chauffage en dessous des recommandations du constructeur, peuvent faire une réelle différence.

La formation m’a aussi permis de prendre pleinement conscience de l’importance du problème, en particulier pour l’avenir. La réduction de la consommation d’énergie devient un enjeu majeur, tant pour les économies à réaliser dans les écoles et autres établissements, que pour les bénéfices à long terme pour tous.

Nous avons commencé à mettre en place un cahier des charges pour les futurs entretiens. Les professionnels qui interviendront pourront s’appuyer sur les réglages consignés dans le carnet de la formation, qu’ils seront tenus de respecter. Le cahier des charges n’est pas encore entièrement finalisé, nous y travaillons activement pour en garantir la mise en œuvre.