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« Un petit acte vaut mieux qu’une grande intention »

Le 15 mars dernier, à Reims, s’est déroulée la conférence intitulée “2050, 50 degrés”, axée sur les impacts et les solutions du réchauffement climatique sur la santé.

Un événement, organisé par la région Grand Est en collaboration avec l’Agence Régionale de Santé et la Fédération Hospitalière de France, auquel Pôlénergie a assisté pour prendre connaissance des ajustements prévus dans le domaine de la santé face à ces défis à venir. La journée s’est articulée autour de deux temps forts : le matin a été consacré à des conférences portant sur les principaux enjeux en raison du réchauffement climatique, tandis que l’après-midi a été dédié à plusieurs présentations mettant en lumière des initiatives déjà mises en place dans certains établissements, servant ainsi d’exemple à suivre.

Durant la matinée, une table ronde intitulée “Quels sont les impacts du changement climatique sur l’Homme ?” a été organisée, réunissant les interventions du professeur Jean-François TOUSSAINT, cardiologue et professeur de physiologie, de Christian CLOT, explorateur-chercheur et fondateur du Human Adaptative Institute ainsi que du docteure Alice DESBIOLLES, médecin de santé publique et auteure. Leurs échanges variés ont souligné que le changement climatique dépasse largement la simple augmentation de la température, engendrant des changements significatifs tant au niveau mondial avec une distribution différente des maladies, qu’au niveau individuel. Il a été souligné, par exemple, que l’élévation de la température affecte la compétence sociale du cerveau. Malgré une prise de conscience croissante dans la population, les progrès demeurent limités, illustrant ainsi le besoin de créer des acceptations sociales pour mettre en œuvre les solutions nécessaires, même avec une projection vers le probable futur en 2050 et la présentation de solutions concrètes pour limiter le réchauffement climatique.

La seconde partie de la journée a démontré que de nombreuses solutions technologiques sont déjà disponibles pour faire face au réchauffement climatique dans le domaine de la santé Des hôpitaux à faible empreinte carbone peuvent être construits en utilisant des matériaux à empreinte carbone réduite et en assurant une isolation thermique efficace. De plus, le matériel médical est conçu pour résister à la chaleur. Un exemple concret a été présenté par Saint-Gobain : ils proposent désormais des gammes de laine de verre contenant jusqu’à 80% de matériaux recyclés alliant ainsi performance et faible empreinte carbone. Par ailleurs, certains établissements ont déjà pris des mesures pour adapter leur fonctionnement interne. Par exemple, l’hôpital de Strasbourg a optimisé sa blanchisserie, ce qui a permis de réduire considérablement la consommation d’eau. En outre, l’hôpital a également réduit les températures de lavage lorsque cela était possible, diminué les quantités de lessive pour n’utiliser que le nécessaire. En conséquence, les eaux de process sont devenues quasi neutres et l’usage d’acide sulfurique pour le traitement des eaux usées a considérablement diminué. Au Centre Hospitalier Régional Universitaire (CHRU) de Nancy, des solutions innovantes telles que la douche hydro-moléculaire ont été mises en place pour réduire la consommation d’eau tout en maintenant un haut niveau de qualité des soins.

En résumé, cette journée a mis en lumière l’existence de nombreuses solutions technologiques disponibles et en développement pour faire face au changement climatique dans le domaine de la santé. Toutefois, l’objectif n’est pas uniquement de s’adapter au réchauffement climatique mais de limiter celui-ci. Comme l’a souligné Alice DESBIOLLES, “Un petit acte vaut mieux qu’une grande intention”, mettant en avant l’importance des actions concrètes dans cette lutte commune.