Transport routier : l’électrique, un levier de compétitivité pour la chaîne logistique
L’électrique s’impose désormais comme une solution crédible pour le transport lourd.
L’électrique s’impose désormais comme une solution crédible pour le transport lourd.

La décarbonation du transport de marchandises entre dans une nouvelle étape.
Après plusieurs années marquées par des expérimentations isolées, le cap se précise : l’électrique s’impose désormais comme une solution crédible pour le transport lourd. Les technologies ont atteint leur maturité, les dispositifs de soutien sont stabilisés, le coût du service de recharge est devenu compétitif et la réglementation crée un cadre incitatif pour soutenir la transition. Tous les éléments convergent vers une même conclusion : l’électrique n’est plus une option marginale, mais un choix industriel qui renforce la compétitivité des transporteurs.
Le transport routier bascule ainsi dans sa véritable phase d’électrification, celle où la question essentielle n’est plus « si », mais « comment ».
1. L’électrique est désormais compétitif — en prix comme en exploitation
La compétitivité est la pierre angulaire du métier de transporteur. Dans un secteur soumis à des marges étroites et à une pression permanente sur les délais, le coût au kilomètre est déterminant. Les données sont désormais claires : dès 60 000 km par an, le camion électrique atteint un coût complet d’exploitation équivalent au diesel. Au-delà, il devient même plus avantageux, porté par les progrès technologiques des constructeurs, des autonomies accrues et une maîtrise du coût du kWh.
La compétitivité ne se mesure toutefois pas qu’au prix. L’électrique doit offrir une fiabilité opérationnelle identique au diesel. Cette exigence impose d’intégrer un partenaire énergéticien capable de superviser et d’opérer la station, d’optimiser les sessions de recharge et de garantir la disponibilité quotidienne des véhicules. À cette condition, l’électrique devient un outil industriel pleinement opérationnel au service de la performance.
2. Un changement de paradigme
L’électrification ne se résume pas à une simple transition technologique : elle va impacter les organisations et les équilibres économiques du transport lourd. Un camion électrique coûte encore deux à trois fois plus cher qu’un diesel, auxquels s’ajoute une station de recharge dont l’investissement peut varier entre 300 000 € et 2 millions d’euros selon les usages et la taille. Pour un même investissement véhicules, un transporteur peut financer trois camions diesel… ou un seul électrique sans tenir compte de l’infrastructure de recharge associée.
Ce changement d’échelle oblige à repenser les modèles économiques. L’intégration de la chaîne de valeur entre constructeurs, énergéticiens et transporteurs permet de réduire les risques pour les transporteurs et de lisser les coûts. De nouveaux schémas émergent, comme la location longue durée, la facturation à l’usage ou les offres « Truck-as-a-Service », qui associent véhicule, énergie et recharge dans un modèle unique, diminuant fortement l’investissement initial et la prise de risque opérationnel pour cette première phase d’adoption. C’est exactement la raison pour laquelle Zetra et Daimler Truck se sont associés pour proposer la première offre de location de camions électriques en Europe (eActros 600) incluant la station de recharge et l’électricité dans un forfait mensuel à partir de 4 970 €/mois disponible à la commande depuis début septembre qui atteint déjà la parité diesel.
3. Coordonner transport et énergie : la clé du kWh compétitif
L’électrique introduit un paramètre que le diesel n’avait jamais imposé : la temporalité énergétique. Le prix de l’électricité varie toutes les quinze minutes et la recharge peut durer plusieurs heures.
Obtenir le kWh le plus compétitif suppose une coordination précise entre opérations de transport et stratégie de recharge. Dès la conception d’un projet, il faut anticiper les flux pour dimensionner et optimiser une infrastructure cohérente. En exploitation, il est nécessaire d’aligner plan de transport, planning de recharge et fenêtres tarifaires avantageuses pour baisser son coût complet (TCO).
Planifier les tournées, ajuster les horaires, anticiper les besoins énergétiques deviennent des leviers économiques aussi structurants que les taux de remplissage. Cette nouvelle équation place l’énergéticien au cœur du dispositif logistique : garant du coût du kWh, de l’optimisation de la recharge et, in fine, de la compétitivité du transport électrique. Zetra propose via sa plateforme logicielle E-XOS de garantir aux transporteurs une exploitation sans incident avec le prix du kWh le plus bas du marché.
4. Gagner en visibilité sur la demande pour sécuriser l’investissement
Les modèles contractuels historiques du diesel, fondés sur des renégociations annuelles ou des contrats au coup par coup, ne permettent pas d’investir sereinement dans l’électrique. Le retour sur investissement pour l’électrique se fait à l’usage et nécessite une visibilité pluriannuelle sur les flux.
C’est ici que le rôle des chargeurs et logisticiens devient déterminant pour pouvoir accéder à des services de transport électrique à la parité avec le diesel. Leur maîtrise des commandes et de l’organisation des entrepôts leur permet de rendre l’électrique compétitif en offrant davantage de prévisibilité et des marges d’ajustements. Un niveau d’engagements sur plusieurs années avec de la visibilité sur les volumes, permet aux transporteurs de planifier leurs investissements et aux énergéticiens d’optimiser leurs approvisionnements et leurs stratégies de recharge.
Tout ça pour garantir aux chargeurs et logisticiens un prix du transport électrique compétitif.
5. Un exemple concret : le groupe Bogaert à Dunkerque
Le groupe Bogaert est devenu un acteur pionnier dans cette transition vers l’électrique. À Dunkerque, Zetra opère et finance une station de recharge au service de cinq camions électriques , exploités en « Truck-as-a-Service », combinant véhicule, station et énergie pour le compte du groupe. Les camions assurent des liaisons quotidiennes entre le port et la région Hauts-de-France pour approvisionner les sites de clients chargeurs de premier plan désireux de bénéficier d’un transport zéro émission.
« Grâce à Zetra, nous avons confirmé qu’il était possible de développer une offre de transport électrique à un prix compétitif. Leur offre nous permet aujourd’hui de proposer à nos clients une solution décarbonée au bon prix, pertinente et différenciante. Forts de cette première étape, nous prévoyons déjà d’aller plus loin dans l’électrification de notre flotte » explique Jérémie Bogaert, président du groupe.
Une montée en puissance est désormais en préparation : dix camions supplémentaires devraient être déployés dans les prochains mois.
