Transformer les obligations en opportunités : le végétal comme levier de robustesse industrielle
Les députés ont adopté, le 12 mai dernier, un amendement porté par l’ancienne ministre Olivia Grégoire, modifiant l’article 40 de la loi « APER » n° 2023-175 du 10 mars 2023 relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables.
Cette loi obligeait à équiper les parcs de stationnement existants ou à venir, de plus de 1 500 m2, d’un dispositif de production d’énergies renouvelables.
Cet amendement permet désormais au propriétaire d’un parc de stationnement extérieur d’une superficie supérieure à 1 500 m2 d’avoir le choix d’équiper au moins la moitié de cette superficie :
Par des ombrières intégrant un procédé de production d’énergies renouvelables sur la totalité de leur partie supérieure assurant l’ombrage ;
Par des arbres assurant l’ombrage des places de stationnement ;
Par une combinaison de ces deux solutions ;
Ou par la mise en place d’un dispositif de production d’énergies renouvelables ne requérant pas l’installation d’ombrières, sous réserve que ce dispositif permette une production équivalente à celle qui résulterait de l’installation d’ombrières intégrant un procédé de production d’énergies renouvelables sur la superficie non équipée.
En apparence, il ne s’agit que d’une contrainte réglementaire. D’un côté, la loi Climat et Résilience impose, pour les nouveaux parkings de plus de 500 m2, une gestion écologique des eaux pluviales et une réduction de l’imperméabilisation. De l’autre, l’amendement voté le 12 mai 2025 à l’article 40 de la loi APER ouvre désormais aux propriétaires de parkings de plus de 1 500 m2 la possibilité de remplir leur obligation de production d’énergie renouvelable non plus uniquement par des ombrières photovoltaïques, mais aussi par la plantation d’arbres d’ombrage, ou une combinaison des deux. Une nouvelle ligne sur la to-do list des services techniques ? Une norme de plus à respecter ? On pourrait le voir ainsi. Mais certains choisissent une autre voie : celle de la transformation, de l’appropriation, et même… de la culture d’entreprise.
Ce que cette obligation révèle, c’est un besoin plus profond d’adaptation. Car derrière les textes, il y a des enjeux de fond : atténuer les îlots de chaleur, absorber l’eau là où elle tombe, recréer de la fraîcheur sur les sites industriels. Il ne s’agit plus seulement d’efficacité technique mais de robustesse : la capacité d’un site à faire face à des dérèglements, à créer de l’espace pour le vivant, et à maintenir son attractivité dans un monde en transition. C’est aussi cette logique qu’on retrouve dans les exigences de la CSRD, qui impose désormais aux grandes entreprises de documenter leur impact et leurs stratégies d’adaptation. Un espace de pause végétalisé, conçu avec et pour les équipes, devient alors un signal faible… mais puissant.
À rebours d’une approche standardisée de l’aménagement, Arbraculture utilise la transition paysagère ou aménagement paysager participatif, non comme méthode de jardinage, mais comme manière de penser un lieu dans sa globalité. L’idée n’est pas de planter un arbre, mais de s’arrêter, d’observer l’espace, d’écouter les usages, de lire ses limites, ses potentiels, les circulations, les manques. À partir de là, Arbraculture conçoit un aménagement qui ne répond pas uniquement à une obligation technique, mais à des besoins humains : besoin de pause, de respiration, de lien, de jeu, de convivialité, parfois de silence. Le végétal n’est alors qu’un des éléments – un prétexte, parfois – pour générer de l’engagement.
Ces projets trouvent leur force dans la manière dont ils sont mis en œuvre. La conception part des usages. Le chantier devient participatif. Une équipe de 15 ou 20 salariés peut, en une journée, transformer un coin minéral en espace vivant. Ce temps de « team planting », souvent vécu comme une parenthèse hors production, devient un moteur de cohésion. Et parce que les équipes ont contribué à le créer, l’espace est respecté, entretenu, parfois animé. L’appropriation est immédiate. L’entretien n’est pas vu comme une contrainte, mais comme une forme de soin, presque culturel.
Pour les industriels, cette démarche est bien plus qu’un habillage réglementaire : c’est une stratégie d’avenir. Elle transforme un parking en opportunité d’appropriation collective et de résilience opérationnelle. Qu’il s’agisse de répondre aux nouvelles normes, d’adapter son site au climat de demain ou d’ancrer une culture d’entreprise plus vivante, le levier est là, à portée de main — dans la terre, les usages et les équipes.
Investir dans ces espaces, c’est donc investir dans la durabilité au sens fort : celle qui conjugue résilience technique, utilité écologique et lien humain. C’est rendre visible la transition sur un site. Avant les grands projets, les certifications ou les équipements complexes, il y a l’humain : les usages réels, les lieux vécus, les gestes partagés. Une pergola, un espace pause aménagé, quelques plantations choisies ensemble… Ces premiers pas construisent une dynamique collective, posent les bases d’une transformation en profondeur.
Faire de la place au vivant, ce n’est pas renoncer à la performance — c’est choisir une performance durable, enracinée, partagée, et c’est, surtout, poser un acte stratégique, cohérent avec une trajectoire d’entreprise qui ne cherche pas seulement à limiter ses impacts, mais à se rendre habitable, désirable, humaine. À l’heure des grandes incertitudes climatiques et sociales, ces démarches sobres, ajustées, robustes sont peut-être les plus stratégiques.
Témoignage du directeur opérationnel de Décathlon Btwin Village :
“Nous avons trouvé, à travers l’équipe d’Arbraculture, un véritable partenariat impliquant nos collaborateurs et nos clients dans un projet commun : développer et favoriser la biodiversité tout en gardant notre terrain de jeu. Merci pour ce beau challenge !” Jeoffrey Tison, Responsable exploitation & sécurité
Voici également une vidéo rapide qui fait vivre l’expérience d’un chantier participatif de plantation d’arbres, réalisé chez Btwin Village justement.
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– Louis Gaveriaux, fondateur d’Arbraculture
Contact : contact@arbraculture.com ou 03 66 88 36 49