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Territoires des Hauts-de-France, adaptez-vous !

Les 2-3-4 octobre 2024 se tenait à Loos en Gohelles les 14e rencontres nationales TEPOS.

Animé par le réseau Cler, cet événement rassemble plus de 150 acteurs engagés en faveur de la transition énergétique sur leur territoire. 

Parmi les divers ateliers et conférences proposés, l’adaptation des collectivités face au changement climatique est un sujet majeur pour les territoires. 

Si vous n’étiez pas encore sensibilisé au sujet, le climat est au cœur de nos systèmes, de nos organisations sociétales. Plus la température globale augmente, plus les événements extrêmes seront fréquents et intenses. Il s’agit à la fois de limiter les effets grâce à l’atténuation et de les gérer grâce à l’adaptation. Anticipation, méthode et approche territoriale sont les mots-clés de ces démarches !

Comment construire et mettre en œuvre une stratégie territoriale d’adaptation ?

Lors des rencontres des Territoires à Énergies Positives, le retour d’expérience du département de l’Indre nous permet d’appréhender la question. 

Stratégie Climat 36, une démarche partenariale :
Face aux impacts du changement climatique et en réponse à une sécheresse sans précédent en 2019, le Département de l’Indre, aux côtés de la Direction Départementale des Territoires (DDT) et de l’ADEME, a lancé un projet ambitieux pour élaborer une stratégie d’adaptation départementale. L’objectif est de construire une résilience collective face aux défis climatiques, en mobilisant largement les acteurs locaux. Cette stratégie se fonde sur les principes de co-construction, de coresponsabilité et de mutualisation, des valeurs essentielles pour fédérer l’ensemble des parties prenantes et élaborer des solutions ancrées dans la réalité du territoire.

Les objectifs principaux de cette démarche sont de comprendre les indicateurs territoriaux spécifiques au changement climatique, de sensibiliser et de définir des actions concrètes pour le long terme. Une approche collaborative, intégrant une diversité d’acteurs — élus, associations, entreprises, institutions éducatives —, permet de renforcer l’engagement collectif et de créer des solutions adaptées à la pluralité des enjeux locaux.

L’adaptation au changement climatique passe également par un ancrage sur le long terme et une capacité d’ajustement face aux incertitudes climatiques. Des fiches de diagnostic, accessibles en ligne, permettent de mieux cerner les priorités locales en matière d’adaptation. À titre d’exemple, des actions telles que la végétalisation et l’imperméabilisation des espaces extérieurs dans les établissements scolaires du département, ou encore le développement de liaisons douces pour encourager les modes de déplacement alternatifs, montrent comment ces enjeux peuvent se traduire en actions concrètes.

Enfin, cette mobilisation à l’échelle départementale bénéficie d’une reconnaissance nationale, notamment par l’implication active des élus, qui participent à la diffusion et à l’incarnation de cette stratégie dans leurs décisions. Cette démarche collective et inclusive positionne l’Indre comme un territoire pilote dans l’adaptation aux changements climatiques, avec une vision et des actions partagées.

De nombreux échanges se concentrent sur la nécessité d’une démarche volontaire, accompagnée par des compétences novatrices, pour mettre en place des solutions adaptées aux spécificités de chaque territoire. Cependant, les projections à long terme, parfois abstraites, restent difficiles à saisir pour des élus et citoyens ancrés dans une société où l’on privilégie souvent les résultats immédiats. Pour contrer cette difficulté, des actions directes et concrètes à court terme sont régulièrement proposées, visant à démontrer ce qui fonctionne et à éviter l’inaction.

Trouver un équilibre entre actions à court terme et planification à long terme est essentiel, notamment en prenant en compte la temporalité des financements disponibles. Prendre le temps de réfléchir et de planifier les solutions, tout en montrant des résultats concrets, est un défi qui nécessite une approche structurée et progressive. Convaincre les acteurs de l’importance de l’adaptation climatique est d’autant plus urgent que les coûts de l’inaction deviennent de plus en plus importants.

L’alliance avec l’État et les signatures de partenariats avec les préfets renforcent cette mobilisation, mais de nombreux élus restent incertains quant aux actions concrètes à mener sur le terrain. Dans ce contexte, la création de postes d’animateurs pour accompagner les élus s’avère stratégique : en intervenant en amont des projets, ils apportent leur expertise pour organiser des diagnostics partagés avec les habitants, explorant l’histoire et les usages locaux des lieux concernés. Cela permet de déceler des points d’adaptation déjà existants et d’encourager la gestion des fragilités locales.

Exemple de l’engagement 1 du cahier de prescription : limiter les besoins en énergie avec la conception bioclimatique, ici maîtriser l’ensoleillement et les vents dominants. 

 

Quels outils pour accompagner les opérations immobilières privées de mon territoire ? 

Contrôler l’Urbanisation : l’exemple de Belleville-en-Beaujolais
Belleville-en-Beaujolais, comme de nombreuses collectivités, se retrouve face à des défis complexes en matière d’urbanisation. Historiquement, une dynamique de développement immobilier peu encadrée a favorisé une expansion urbaine incontrôlée, générant une dépendance à la voiture, des déséquilibres dans l’accessibilité, des risques d’inondation accrus et des constructions de faible performance énergétique. Ces effets se traduisent par une dégradation progressive du cadre de vie et la disparition de la biodiversité locale. Pour contrer ces effets et s’engager pleinement dans la transition écologique, la ville a développé un ambitieux programme de transformation visant à instaurer une « Ville Bioclimatique et Positive » d’ici 2035.

Pour maîtriser l’urbanisation du territoire, Belleville-en-Beaujolais a renforcé sa planification urbaine en structurant des zones à forts enjeux et en mettant en place divers outils réglementaires. Les nouveaux périmètres de sursis, le Plan Local d’Urbanisme (PLU) et un cahier de prescriptions détaillé — développé avec l’association Oïkos — encadrent désormais les projets immobiliers. Ce cahier de prescriptions, conçu pour orienter les projets privés, propose sept engagements concrets pour une urbanisation plus écologique, en fournissant aux promoteurs des lignes directrices et des exemples de réalisations durables adaptées au territoire. Bien que non contractuel, cet outil vise à aligner les intérêts des opérateurs privés avec ceux de la collectivité en matière de construction durable.

Comment Pôlénergie peut m’accompagner dans ma démarche d’adaptation au changement climatique ? 

En partenariat avec le Projet AUBE, il est possible de déterminer comment travailler sur des projets d’aménagement urbains avec la physique urbaine, pour assurer la résilience du territoire. En effet, un accompagnement des collectivités est en cours de mise en place sur ces sujets, n’attendez plus pour faire partie du partenariat ! 

(contact : charlotte.sagot@polenergie.org) 

également, la démarche TACCT, dédiée aux collectivités, permet d’élaborer une politique d’adaptation au changement climatique de « A à Z », du diagnostic de vulnérabilité jusqu’au suivi des mesures et à l’évaluation de la stratégie.