Réduction de la vulnérabilité aux inondations : une priorité stratégique pour les entreprises

Anticiper les risques pour assurer la continuité des activités.

Face à l’intensification des épisodes climatiques extrêmes, les inondations représentent un défi croissant pour les entreprises et les collectivités. Chaque année, ces phénomènes perturbent des milliers d’activités en France, entraînant des dégâts matériels, des interruptions de production, des pertes de données et des coupures d’énergie.

Selon la CCI France, près d’un emploi sur trois est exposé au risque inondation, soulignant l’importance pour les entreprises d’identifier et de comprendre leur exposition à ce risque. L’exemple des crues de novembre 2023 dans les Hauts-de-France illustre cette menace, avec des coûts estimés à 640 millions d’euros (source CCR).

Une nouvelle approche : de la protection à la résilience

Les approches classiques de protection, basées sur des ouvrages lourds comme les digues et barrages, laissent progressivement place à des stratégies d’adaptation et de résilience plus durables et accessibles. En effet, la pression exercée par l’urbanisation, les dynamiques économiques et sociales, et les effets du changement climatique amplifient l’exposition aux inondations. Les entreprises ne peuvent plus uniquement « lutter contre » ces phénomènes, mais doivent désormais « accepter le risque » en intégrant des mécanismes de prévention et de préparation.

Une méthodologie en trois étapes pour renforcer la résilience

La réduction de la vulnérabilité ne repose plus uniquement sur des ouvrages de protection, mais sur une gestion globale du risque intégrant anticipation, adaptation et résilience. Les méthodologies développées dans une logique d’efficacité opérationnelle, comme celles des acteurs tels que SUEZ Consulting, s’articulent autour d’un accompagnement pour les acteurs économiques en trois étapes clés.

• L’état des lieux : une analyse approfondie de l’aléa inondation et des enjeux spécifiques à chaque territoire ou site (bâti, infrastructures critiques, employés)
• Le diagnostic : une évaluation des vulnérabilités et des conséquences potentielles, notamment en termes de coût économique : effets sur les infrastructures, biens et équipements, impacts sur les activités, dépendances critiques, conséquences indirectes.
• La mise en œuvre de mesures adaptées : priorisation des actions, qu’elles soient structurelles (mises hors eau, protections amovibles…) ou organisationnelles (protocoles d’alerte, gestion de crise).

Ces démarches permettent d’identifier les failles spécifiques à chaque entreprise et de proposer des solutions adaptées pour mieux protéger les activités et les employés : plans d’urgence, systèmes d’alerte météorologique, ou encore intégration de réseaux d’évacuation optimisés.

Des exemples concrets d’adaptation

Plusieurs études et projets témoignent de l’efficacité de ces démarches. En Île-de-France,  SUEZ Consulting a ainsi établi des diagnostics de vulnérabilité pour des bâtiments industriels et des infrastructures critiques, permettant d’assurer la continuité des activités en cas de crue. Des études spécifiques ont ainsi permis d’adapter les usines d’eau potable aux risques d’inondation, garantissant le plus longtemps possible la pérennité de la distribution en situation de crise.

Un Centre Hospitalier Intercommunal situé en zone inondable a lui aussi bénéficié d’un diagnostic visant à prendre conscience de sa vulnérabilité, d’anticiper la crise pour limiter les dégâts et prévoir un retour à la normal plus rapide en mettant en place les solutions de réduction des impacts d’une inondation.

À titre d’exemple, les voies d’entrée de l’eau ont été identifiées afin de les équiper de clapets anti-retour.

L’établissement a également été équipé d’un outil de suivi des niveaux d’eau, servant de base à l’ordonnancement de ses interventions lors des alertes.

Ces initiatives démontrent qu’il est possible de concilier activité économique et gestion durable des risques naturels.

Vers une stratégie proactive d’adaptation

L’adoption d’une approche préventive et adaptative face aux inondations devient un enjeu stratégique pour les entreprises. Cela passe par une évaluation précise de leur vulnérabilité, la mise en place de plans de continuité d’activité et l’intégration de mesures d’adaptation dans leur stratégie globale.

La réduction de la vulnérabilité aux inondations est un enjeu majeur pour les entreprises françaises. Anticiper les inondations n’est pas une obligation réglementaire, mais une stratégie d’avenir. En investissant dans des solutions adaptées à leurs contextes locaux, elles protègent leurs actifs, préservent leur compétitivité et renforcent leur image de responsabilité sociétale.

Agir aujourd’hui, c’est éviter les désastres de demain.