L’AMBITION HYDROGENE DE STELLANTIS PASSE PAR LES HAUTS-DE-FRANCE

Le site nordiste du constructeur, déjà porté par  le succès de son mini-van commercialisé sous les marques Peugeot, Citroën, Opel, Vauxhall, FIAT et Toyota, sera doté dans quelques mois de la première ligne de production multi énergie au monde. Celle-ci sera capable d’assembler utilitaires thermiques, électriques, et bientôt hydrogène sur la même installation industrielle, en fonction de la commande du client.

Stellantis utilisait jusqu’à présent  une solution hybride, en produisant un véhicule électrique à  Hordain et en l’équipant ensuite  d’un pile à

Rüsselsheim en Allemagne ; une solution qui n’était pas compatible avec  le rythme de diffusion de ces véhicules envisagé par le constructeur, rythme qui va considérablement accélérer dans les mois à venir.

Stellantis, un FRONT RUNER H2
Stellantis croit à l’Hydrogène en complément de sa solution électrique. Premier constructeur au monde à proposer des véhicules utilitaires légers à pile à combustible  depuis 2021,  Stellantis voit dans sa solution H2 une solution idéale pour les usages intensifs, avec un ravitaillement réalisé en 3 minutes, plus de 400 km d’autonomie, le tout sans compromis sur le volume de chargement.  Des arguments capables de séduire ceux qui attendent de leurs vans un très haut niveau de disponibilité, avec des véhicules qui circulent 24 heures sur 24 et ne peuvent envisager d’être bloqués plusieurs heures pour se recharger, comme les équipes de maintenance ou certaines messageries.  Le problème se pose d’autant plus  que les portes de nombreuses grandes villes vont se fermer dans les années à venir aux utilitaires thermiques , avec la mise en place des ZFE. Les professionnels vont devoir investir dans de nouvelles solution carbone neutre.

Alors que plus  de 40 % des clients des véhicules fabriqués à Hordain optent déjà aujourd’hui pour une motorisation électrique, il ne subsistait pour «les gros rouleurs» réfléchissant à l’hydrogène que deux écueils  : le prix des véhicules et la difficulté à trouver de l’hydrogène.
Depuis le début de cette année, les aides de l’ADEME sont désormais disponibles, à l’image de celles qui existent en Allemagne,  pour compenser une partie du surcoût ; de nombreuses collectivités complètent également ces aides par des subventions à l’achat, et les flottent doivent intégrer qu’il est normal que la possibilité de disposer d’un véhicule 24h sur 24  ait un coût. Quant à l’écosystème, s’il se structure avec des plans ambitieux pour l’avenir, avec le plan français, il est encore insuffisant. C’est la raison pour laquelle Stellantis et Engie Solutions ont décidé d’aller plus loin en annonçant il y a quelques semaines un «pack véhicule + station de recharge», adapté à la taille de la flotte du client, en allant de la station de distribution à la station de production mis à disposition. Une annonce importante qui montre combien Stellantis et Engie croient à l’Hydrogène, puisque l’énergéticien finance l’installation, le client payant le carburant hydrogène.

Stellantis a annoncé dans son plan stratégique Dare Forward 2023 son intention d’ajouter dès 2025 une solution grand utilitaire à l’offre actuelle taille moyenne, et de passer avec deux véhicules à une capacité de production de 10 000 véhicules par an.

«Notre objectif est d’utiliser les économies d’échelle et la production en série pour amener les coûts des véhicules électriques à batterie et à pile à combustible à un niveau similaire au cours des prochaines années.» déclarait il y a quelques semaines  Jean Michel Billig au sommet Hyvolution de Paris. Et le patron de l’hydrogène chez Stellantis de répondre à ceux qui se posent la question de la présence du constructeur dans l’offre véhicules de tourisme à pile à combustible: «Je ne peux catégoriquement l’exclure, mais nous nous concentrons actuellement sur les véhicules utilitaires légers!».