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Hyvolution 2024 : les Hauts-de-France font le plein !

Encore une fois, le salon Hyvolution porte de Versailles à Paris n’a pas déçu.

Avec près de 11 503 visiteurs, l’édition 2024 a enregistré 46% de fréquentation supplémentaire par rapport à 2023. Les 574 exposants contre 400 l’an dernier, étaient répartis sur deux halls, pour une durée de trois jours au lieu des deux de l’an dernier. L’hydrogène fait donc recette, même si cette année, il était évident pour beaucoup que les stands étaient de facture plus modeste : moins de matériel exposé, stands plus petits. Après la démonstration de force de 2023, il semblerait qu’en 2024 l’hydrogène capte toujours l’intérêt mais tarde à générer la valeur ajoutée qu’il promet. Mais il faut se méfier de l’eau qui dort ; c’est l’impression qui ressort de ce point d’observatoire que fut le stand de la région Hauts-de-France. Petit tour d’horizon…

La primeur revient à France Hydrogène qui a dévoilé les chiffres-clés du développement de l’hydrogène en 2023. On retiendra que nous sommes passés de 13 MW à 30MW de puissance installée en France de 2022 à 2023 et que nous comptons 1320 véhicules hydrogène en circulation et 69 stations Hydrogène ouvertes. Rappelons l’objectif à 2035 de 10 GW de puissance installée et 150 000 véhicules utilitaires.

Les Hauts-de-France ont accueilli sur leur stand des entreprises et collectivités de la région. Comme l’an dernier Dunkerque promotion et Euraénergie étaient présents mais, nouveauté, Valenciennes Métropole a démontré par sa présence son intérêt pour l’hydrogène et son rôle pionnier à la suite de Dunkerque. Les autres co-exposants étaient, certains des habitués, comme des équipementiers de l’hydrogène, Sarasin Actor, MD industries, des opérateurs de réseaux, GRDF, un centre de formation, l’AFPA Dunkerque qui forme depuis déjà un an des futurs collaborateurs de la filière locale de production d’hydrogène décarbonée et d’autres, nouveaux co-exposants, tel Entrepose Industries, filiale du groupe Vinci, ESA Energy (électrolyseurs de petite puissance) et Sealicone (joints d’étanchéité).

Le stand a été inauguré par Frédéric Motte, président de la mission rev3, accompagné de Didier Cousin, vice-président de la mission rev3. La feuille de route des Hauts-de-France est actuellement en phase de rédaction finale par les services de la région et devrait être soumise à délibération au conseil régional fin mars. Les vidéos du stand en faisait déjà la promotion, notamment à travers un «teaser» réalisé par Pôlénergie, mais aussi par les interviews de deux industriels qui investissent dans l’hydrogène : Stellantis (usine d’Hordain dans le valenciennois, première au monde à produire des utilitaires à hydrogène, thermiques et électriques) et Chemours (usine dans l’Oise fabriquant des composants d’électrolyseurs et de piles à combustibles) et la présentation d’ENERGO, startup prometteuse qui travaille sur des réacteurs à plasma pour toutes les nouvelles molécules décarbonées de la chimie fine (dont les e-carburants ou SAF).

Des porteurs de projet ont « pitché » sur leurs dossiers dans les Hauts-de-France :
• LHYFE est en attente de la décision de l’ADEME sur sa candidature à l’AAP Hydrogène et Territoires pour un écosystème centré autour de Poix de Picardie (CC2SO) ;
• DISTRY accompagne LHYFE sur le versant mobilité du projet ;
• ATAWEY a sécurisé un terrain en Picardie pour approvisionner des industriels et des projets de mobilité ;
• QENERGY a réalisé une étude sur les usages potentiels dans l’Oise.

Sans oublier, H2V dont l’actualité mérite un développement particulier. L’entreprise confirme en effet son ancrage nordiste avec l’ouverture de bureaux au centre de Dunkerque mais aussi la finalisation des études faune/flore sur un terrain stratégique au bord de l’Escaut, dans le valenciennois. Dans les deux cas, ces projets d’ambitions égales en termes de production (400 MW) sont à proximité des projets d’hydrogénoducs transfrontaliers lancés par GRTgaz, ce qui consonnent plutôt bien avec la stratégie de production massive d’hydrogène de l’entreprise. Qui dit production massive dit possibilité de développer un écosystème local à coût abordable : un soutien fort à la décarbonation comme aux développements des entreprises locales ; dans le cas du valenciennois, on pense évidemment à l’automobile et au ferroviaire mais également à son pôle de compétitivité des mobilités décarbonées. Il était frappant de voir que le stand d’H2V n’a pas désempli durant les 3 jours.

Plusieurs signatures de partenariat sont à noter. La première concerne les Hauts-de-France où H2V se propose de lancer un plan d’action sur la formation et les métiers de la filière Hydrogène avec tous les acteurs prêts à s’engager dans la région ; le partenariat a été signé par Alexis Martinez, directeur Général d’H2V, Frédéric Motte, conseiller régional Hauts-de-France et président de la mission rev3, Rafael Ponce, DGA de la communauté Urbaine de Dunkerque et directeur général d’Euraénergie et Jean Gravellier, directeur de Pôlénergie. Ce partenariat est un appel à tous les opérateurs à rejoindre la démarche : AFPA, universités, centres de formation,…

Une autre signature concerne un partenariat d’investissement sur cinq ans d’un montant de 65 M€, entre H2V, la banque des Territoires et le groupe CMA CGM pour la production massive d’hydrogène bas carbone et d’e-carburants en France (le site de Valenciennes est concerné). Dernière signature : un partenariat plus technique cette fois entre H2V et Vallourec qui prévoit une collaboration renforcée sur l’intégration de la solution de stockage Delphy, développée par Vallourec aux projets de production d’hydrogène d’H2V. La bourse a réagi très positivement à la signature de cet accord. Tous ces éléments tendent à démontrer l’ambition réellement industrielle d’H2V et son rôle pionnier dans la production d’hydrogène en France et particulièrement dans notre région.

De son côté GRTgaz s’est félicité du projet de mise à jour de la Stratégie Nationale Hydrogène qui reconnait désormais le rôle des infrastructures hydrogène avec 500 km de canalisations de transport à horizon 2030. Pour la concrétiser GRTgaz développe dès à présent les premiers hubs régionaux d’hydrogénoducs, ainsi que la connexion de ces hubs régionaux aux pays adjacents.

Stellantis a annoncé la commande de 150 véhicules utilitaires légers Hydrogène par Hysetco. Ces véhicules seront aménagés pour divers usages professionnels tels que le transport de personnes en fauteuils roulants, les navettes, la logistique et pour les artisans indépendants. L’offre sera accessible sous forme de contrat de leasing tout compris incluant le véhicule, son entretien, sa maintenance et sa réparation, le carburant, l’assurance, les formalités administratives, etc. Un contrat qui vient directement impacter l’usine d’Hordain dans le valenciennois.

Arhyze collabore avec la ville de Beauvais sur un projet en lien avec l’aéroport. Verso Energy poursuit ses investigations à Denain, dans le valenciennois et dans le dunkerquois. GCK a présenté à Frédéric Motte son expertise dans le rétrofit électrique et hydrogène de tous types de véhicules : voitures, bateaux, autocars, bus, camions, dameuses, bennes à ordures ménagères, engins de chantiers.

Sur l’espace Gimelec, Schneider Electric a volontairement affiché du matériel en présentant sa proposition de valeur pour toutes les étapes d’une unité d’hydrogène vert comme la conception via le jumeau numérique Aveva, la construction ou les offres d’instrumentation pour la gestion opérationnelle. Il est important que les clients touchent du doigt nos équipements et ne les voient pas uniquement à travers les écrans tactiles, explique Stéphane Baux, business développement manager décarbonation et hydrogène en détaillant le joint en or d’une vanne hydrogène et alors qu’il s’apprêtait à recevoir le député Jean Marc Zulesi, Président de la commission du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire à l’Assemblée Nationale.

Air Liquide et TotalEnergies ont annoncé le lancement de la coentreprise TEAL Mobility pour créer le leader de la distribution d’hydrogène pour poids lourds en Europe. Le CETIM (Centre technique des industries mécaniques) de son côté a annoncé la signature d’un partenariat avec le Bureau Veritas, ce dernier intervenant sur la partie réglementaire et analyse de risques et le Cetim sur l’aspect opérationnel et technologique via ses essais et ses expertises mécaniciennes.

Enfin, l’international fut présent sur le stand des Hauts-de-France avec la visite d’une délégation japonaise (JETRO : Japan External Trade Organisation) et du groupe PANASONIC, tous intéressés par le potentiel hydrogène de notre région pour très certainement des implantations de sites industriels.

Bilan du salon : un air de grandes manœuvres avant les grandes réalisations !