De la méthanisation à la méthanation, le gaz vert toujours pionnier dans les Hauts-de-France.
Du 4 au 6 juillet derniers a eu lieu la première injection de méthane de synthèse en France, dans le réseau de distribution exploité par GRDF.
Du 4 au 6 juillet derniers a eu lieu la première injection de méthane de synthèse en France, dans le réseau de distribution exploité par GRDF.
Ce gaz vert, issu d’un démonstrateur conçu par la start-up ENERGO, membre de Pôlénergie, a été produit selon un procédé dit de méthanation qui permet sur un site de méthanisation de maximiser pour une même quantité d’intrants la production finale de gaz verts et de réduire davantage les émissions de dioxyde de carbone (CO2). Cette opération a été menée sur le site de l’unité de méthanisation situé à Sempigny (Oise) avec le soutien du Lab Crigen, centre de R&D du groupe Engie.
Cette expérimentation réussie a permis de confirmer la faisabilité d’injection de méthane de synthèse dans le réseau de distribution de gaz. Le démonstrateur est installé sur un site de méthanisation codirigé par Olivier Thomas et Mauritz Quaak, agriculteurs pionniers du gaz vert en France avec le premier site de méthanisation agricole à injection, installé il y a 10 ans. Le démonstrateur produit du méthane de synthèse avec du CO2 directement capté sur le site de production de biométhane et démontre la validité d’une technologie innovante de méthanation catalytique qui utilise un plasma froid pour combiner CO2 et H2 à pression ambiante et température modérée, dans un réacteur très compact, permettant ainsi de réduire de 20 %1 les coûts de la méthanation.
Vincent Piepiora, Président de ENERGO, souligne : « Nous sommes extrêmement fiers de cette double première industrielle ici à Sempigny. Première nationale concernant l’injection de gaz de synthèse dans le réseau, et première mondiale concernant l’industrialisation du plasma-catalyse. »
Le procédé de méthanation est identifié dans de nombreux scénarios prospectifs (ADEME, RTE, NégaWatt, …). Sur un potentiel de production de gaz renouvelables en France estimé à 420 TWh à horizon 2050, 50 TWh pourraient être produits par méthanation. Cette filière de production de gaz renouvelable constitue un levier efficace pour maximiser la valorisation de la biomasse tout en offrant une flexibilité complémentaire au système énergétique – pour valoriser l’électricité renouvelable produite en été par exemple -.
La méthanation est complémentaire aux autres filières de production de gaz verts : méthanisation, pyrogazéification et gazéification hydrothermale. Pôlénergie avait démontré dans une étude financée par l’ADEME, il y a 18 mois que si les sites de méthanisation présents et à venir des Hauts-de-France s’équipaient d’une unité de méthanation, notre région deviendrait exportatrice de gaz à horizon relativement proche.
Aujourd’hui, les gaz de synthèse produits par électrolyse puis méthanation ne bénéficient d’aucun droit à l’injection. Cette filière de production de gaz vert nécessite un cadre réglementaire clarifié et adapté à ces technologies. ENERGO a obtenu une autorisation d’injection à titre expérimental du gaz produit, dans le cadre du bac à sable réglementaire2 de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Une trentaine de projets d’injection de gaz renouvelables a d’ores et déjà obtenu une autorisation de la CRE.
La faisabilité technique étant démontrée, la prochaine étape est la mise en place de mécanismes de soutien afin d’offrir aux porteurs de projet la visibilité nécessaire à l’industrialisation de la filière. Au-delà de l’injection, GRDF accompagne ENERGO en menant une campagne d’analyse détaillée de la qualité du gaz produit pour confirmer l’absence d’impacts sur l’ensemble de la chaîne gazière et enrichir les connaissances des nouveaux procédés de production de gaz verts.