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Daudruy valorise in situ des déchets et sous-produits de process

Il y a près de 30 ans, le sujet de la méthanisation était déjà en réflexion avec la volonté que l’usine Daudruy soit au cœur d’une économie circulaire incluant l’énergie.

 

Dominique Daudruy
Dirigeant de Daudruy Van Cauwemberghe et Fils. 

 

 

Qui êtes-vous ?
Société familiale depuis 1829, nous sommes une entreprise spécialiste des huiles végétales et animales. Guidés par une volonté constante de croissance, nous nous sommes développés au fil des générations en créant d’autres entités, notamment Nord-Ester (biodiesel) et Nord-Metha (biogaz).

Quand vous est venue l’idée de produire du biométhane ?
Il y a près de 30 ans, le sujet de la méthanisation était déjà en réflexion avec la volonté que l’usine Daudruy soit au cœur d’une économie circulaire incluant l’énergie. La production de biogaz a été étudiée, mais le contexte n’était pas favorable : filière et technologie non matures.

En 2006, nous avons lancé Nord-Ester et son activité de production de biocarburants. Nous avons également mis en place une récupération de chaleur fatale qui alimente les différentes usines du site et le réseau de chaleur urbain.
Aujourd’hui, l’émergence de la filière de la méthanisation et la possibilité d’injection sur le réseau ont permis de mettre en œuvre le projet : produire du gaz vert et utiliser les garanties d’origine pour décarboner nos activités.

Quelles sont les principales étapes pour monter un tel projet ?
Nordmétha est autorisée à utiliser 100 tonnes par jour d’intrants, dont 85 % proviennent des entités du groupe.
Ces intrants sont des déchets (eaux de process, boues de STEP, terres de filtration) et des co-produits/sous-produits (tels que la glycérine ou la pâte de neutralisation). La méthanisation présente l’intérêt d’une valorisation énergétique in situ bien plus efficace.
Les intrants externes permettent d’équilibrer la recette alimentaire des bactéries et proviennent du territoire.

Le gaz a-t-il un avenir ?
Le projet a été monté en collaboration avec Agriopale, dont l’expérience en méthanisation a permis de maîtriser la technologie et de trouver les intrants externes.

Il a d’abord fallu cartographier et qualifier nos déchets ainsi que nos co-produits pour identifier les potentiels méthanogènes et élaborer les recettes, avant de dimensionner et de construire une installation correspondant à nos potentiels de production.

Ensuite, sont intervenus le montage financier et la partie administrative, avec notamment la demande d’injection.

Et à l’avenir, est-il prévu des évolutions ?
Aujourd’hui, le projet nous permet de valoriser une partie des Garanties d’Origine produites sur site afin de décarboner nos activités.
Nous travaillons sur l’interconnexion avec le réseau de chaleur fatale pour répondre au besoin de chauffer les cuves à 40°C. Ceci permettra de valoriser une chaleur à faible température difficilement exploitable en industrie.
Nous étudions également la possibilité de capturer à court terme le CO2 produit par l’installation pour une utilisation par d’autres industriels, afin que notre unité de méthanisation devienne un véritable puits de carbone.
Si les conditions réglementaires le permettent demain, nous pourrions augmenter notre production et donc les capacités de ce puits de carbone.
Aujourd’hui, les industries doivent donc se poser la question de la gestion de leurs déchets, car ce qui pouvait être un centre de coût hier devient aujourd’hui, via la production de biométhane, un centre de profit financier et environnemental.

 

 

Arnaud Decoster
Chef des ventes Tertiaire & Industrie Hauts-de-France et Normandie
Chez GRDF