Comment le risque climatique redéfinit les choix économiques ?
Retour sur les journées annuelles d’Evolen du 19 novembre 2025 à la Cité des sciences et de l’industrie, à Paris sur le risque climatique.
Retour sur les journées annuelles d’Evolen du 19 novembre 2025 à la Cité des sciences et de l’industrie, à Paris sur le risque climatique.

Retour sur les journées annuelles d’Evolen du 19 novembre 2025 à la Cité des sciences et de l’industrie, à Paris.
Le thème de cette année, « Réindustrialisation et géopolitique de l’énergie : vers une Europe souveraine », a mis en exergue l’un des enjeux désormais centraux : l’adaptation aux risques climatiques. Entre tensions géopolitiques, recherche d’indépendance énergétique et multiplication des aléas extrêmes, les entreprises comme les territoires doivent aujourd’hui affronter une réalité : le changement climatique coûte et coûtera toujours plus si nous ne nous adaptons pas, en plus de réduire nos émissions.
Quatre acteurs : France Assureurs, le CNPP, Veolia et EDF Hydro sont intervenus pour partager données, méthodes et retours d’expérience afin d’éclairer ce défi collectif.
Les assurances alertent sur l’explosion du coût des catastrophes climatiques
France Assureurs, fédération réunissant 253 entreprises d’assurances et de réassurances opérant en France (99 % du marché), dresse un constat sans appel : le montant indemnisé des aléas climatiques est passé de 1,5 milliard d’euros par an en moyenne entre 1982 et 1989 à 6 milliards entre 2020 et 2023.
La fédération prévoit également un doublement des montants des sinistres d’ici 30 ans, passant de 74 à 143 Md €. Cette hausse implique une augmentation marquée de la surprime Cat Nat (Catastrophes Naturelles) de 12 % en 2024 à 20 % en 2025.
Ces impacts dépassent largement le cadre financier :
Analyser sa vulnérabilité : le Centre National de Prévention et de Protection (CNPP) explique sa méthode
« Travailler seul est inefficace. L’adaptation nécessite une coordination entre entreprises et territoires », souligne le CNPP avant de présenter sa méthode structurée en six étapes pour aider les organisations à garantir leur pérennité :
Véolia partage la méthode OCARA
Avec ses activités eau, déchets et énergie, Véolia est très exposé aux risques climatiques. Le groupe a mené 30 études d’exposition climatique en 2023, dont 16 en France, basées sur un scénario pessimiste des trajectoires représentatives de concentration (RCP).
Application de la méthode OCARA (Référentiel d’analyse de la résilience climatique des entreprises), développée par Carbone4 :
Le plan Adaptation et Résilience Climatique d’EDF Hydro (ARCHE)
Avec 20 GW installés et une production moyenne de 40 TWh/an, EDF Hydro observe déjà les effets du changement climatique.
Le plan ARCHE, vise à maintenir la performance économique et environnementale des ouvrages hydrauliques, à anticiper les enjeux liés au multi-usage de l’eau et à préserver la sûreté des installations ainsi que celle des personnes.
EDF Hydro relève plusieurs exemples marquants liés au dérèglement climatique :
Conclusion : l’adaptation n’est plus une option
Sans adaptation, le changement climatique deviendra insoutenable, tant pour les assureurs que pour les entreprises et les territoires. La hausse des coûts d’assurance, la vulnérabilité des infrastructures et matières premières ainsi que les limites physiques des systèmes hydrauliques ou agricoles constituent déjà des signaux d’alerte. Les quatre intervenants l’affirment : nous n’avons plus le choix. L’adaptation doit être collective, coordonnée et immédiate.