Colas est une filiale du groupe Bouygues spécialisée dans la construction et l’entretien des infrastructures de transport. Présente dans plus de 50 pays, elle compte 58 000 salariés.
Dans un premier entretien avec Ludovic Bulourde, paru dans le numéro de septembre 2022 de notre newsletter, nous avions évoqué la stratégie mise en oeuvre par Colas pour atteindre ses objectifs élevés de décarbonation, ainsi que son approche au niveau de ces intrants. Continuons cet échange pour comprendre les autres axes de décarbonation du groupe.
Pôlénergie : Bonjour Ludovic, dans notre précédent entretien, il me semble que vous avez gardé beaucoup d’éléments pour vous ; est-ce que je me trompe ? Ludovic Bulourde : Effectivement, la stratégie de Colas ne s’arrête pas à une réflexion sur la production de ces intrants, c’est une approche beaucoup plus globale.
P : C’est-à-dire ? LB : C’est l’ensemble de nos process internes qui sont revus pour diminuer notre impact. Désormais, nos collaborateurs sont systématiquement acteurs de notre projet d’entreprise ACT (Act And Commit Together – Colas – Les 8 engagements RSE de Colas) et s’engagent dans cette démarche plus vertueuse.
P : A quelles pratiques pensez-vous ? LB : Nos chantiers sont dorénavant pensés pour systématiser la réutilisation des matériaux en place. Cela entraîne à la fois des gains financiers et une limitation de l’impact carbone. Je pense aussi à l’amélioration de la gestion de nos chantiers. Nous travaillons sur nos préparations en réfléchissant à notre logistique : nous essayons de systématiser les contre-voyages afin d’éviter que nos engins roulent à vide. Cela diminue à la fois nos émissions, mais aussi le trafic routier et donc les nuisances pour les riverains. Sur certains chantiers, nous allons même jusqu’à la mutualisation des approvisionnements avec d’autres entreprise. C’est par exemple le cas sur le chantier du Grand Lyon ou sur celui du village Olympique de Paris, dont la logistique du dernier kilomètre est optimisée par notre offre Qievo.
Nous avons aussi réinternalisé la dépollution pour mieux maitriser le process et augmenter le taux de revalorisation des matériaux.
En complément, le Groupe Colas s’engage pour l’économie circulaire en lançant ses 160 plateformes Valormat et Ecotri pour augmenter de 50% sa production de matériaux recyclés d’ici à 2026.
P : Cela s’arrête t’il aux chantiers ? LB : Cette réflexion s’étend aussi à nos pratiques internes. Ainsi, toute la gamme de nos véhicules est revue. Pour nos engins de chantier, pour lesquels nous manquons d’alternatives techniquement et financièrement crédibles, notre choix s’est porté vers l’utilisation du B100. C’est un biocarburant compatible avec les motorisations diesel destiné aux flottes captives de poids lourds de plus de 3,5 tonnes (camions, cars, bus, engins de chantiers etc…), qui comporte l’avantage de se substituer immédiatement au gazole. Il est issu de l’agriculture, produit en France, et permet une de réduction des émissions de CO2, à hauteur de minimum 60%.
En complément, nous avons opté pour des véhicules électriques pour notre flotte de véhicules légers et utilitaires. Des expérimentations de matériels électriques de terrassement et de transports sont également en cours sur nos chantiers.
Le transport par voies fluviales et ferroviaires est privilégié au sein du Groupe dès que la logistique le permet.
En parallèle, nous réfléchissons à l’usage de l’hydrogène pour lequel nous avons déjà lancé plusieurs tests via l’achat de véhicules neufs ou rétrofités. Nous proposons d’ailleurs une offre spécifique à l’hydrogène que ce soit pour le transport par pipe, technique que nous maitrisons bien, ou encore sur la fourniture d’unités de production et distribution de 1 à 12 MW clés en mains.
P : C’est un vrai changement de mentalité, non ? LB : Effectivement, l’environnement et la décarbonation font partie intégrante des enjeux de l’entreprise.
Le CORE (Colas Research) Center, l’un des premiers centres de recherche privés au monde sur les infrastructures routières en est un bel exemple.
En effet, les produits qui y sont développés et optimisés en permanence sont autant de réponses aux questions et attentes du marché : accroître les performances des revêtements en termes de sécurité et de confort, réduire les coûts par la valorisation des matériaux, rationaliser les procédés de fabrication des liants, répondre aux nouveaux besoins des usagers de la route, et, bien sûr, développer des produits respectueux de l’environnement. (paru dans le numéro de septembre 2022 de notre newsletter).
P : Merci Ludovic pour tous ces éléments. LB : Mais ce n’est pas fini ! La prochaine fois je vous parlerai de toute l’offre que nous développons pour faire profiter à nos clients de solutions décarbonées…
P : Alors, à très bientôt pour un prochain entretien !
