Climat : embarquer la population face à l’urgence, la désinformation et l’adaptation
« Il est urgent d’embarquer la population. »
« Il est urgent d’embarquer la population. »
Les mots d’ouverture de Jean François Montagne, Vice-président à La Communauté Urbaine de Dunkerque en charge de la Transition écologique et de la Résilience, lors de la journée annuelle du GREC, résonnent avec force dans un contexte de plus en plus polarisé. La transition écologique et l’adaptation au changement climatique ne se décrètent pas d’en haut : elles doivent être collectives, comprises, partagées. Mais pour cela, encore faut-il que le débat public reste fondé sur des faits. Or, la montée de la désinformation climatique brouille les repères, nourrit le doute, affaiblit les politiques climatiques… et rend plus difficile encore l’adhésion de la population.
Pour la première fois, le Parlement européen a débattu publiquement de la désinformation climatique. Une session inédite, convoquée à la demande de la Commission Environnement, pour interroger la Commission européenne sur les réponses politiques et réglementaires envisagées. Pendant que la désinformation affaiblit le socle de vérité nécessaire à l’action publique, les entreprises et les territoires doivent pourtant avancer. La science est formelle : l’adaptation au changement climatique est indispensable. Mais elle nécessite des données fiables, des indicateurs consolidés, des diagnostics précis, et des plans d’action intégrant des co-bénéfices pour la santé, l’économie locale, la biodiversité ou encore la justice sociale.
Embarquer la population : clé de voûte de la résilience
Dans ce contexte, « embarquer la population » devient plus que jamais une urgence. Informerne suffit plus. Il faut faire comprendre, impliquer, co-construire. Cela suppose de lutter contre les récits toxiques, de retisser un lien de confiance entre institutions, scientifiques et citoyens, et de faire de l’adaptation un projet collectif, local, et désirable. C’est l’objet il y a un an de la formation du GREC, comprenez Groupement Régional d’Experts sur le Climat.
Le GREC HDF, un outil pour la Région
Le GREC veut asseoir une expertise scientifique pour favoriser scientifique pour favoriser l’apport de connaissances et de solutions sur les enjeux liés aux changements climatiques en Hauts-de-France. Il a fêté sa première année de mise en place en Région à la Halle aux sucres à Dunkerque le 1er juillet dernier.
Voici quelques exemples d’acteurs de cet écosystème : (schéma ci-dessous)
Ce groupement d’expert pluridisciplinaire tend à répondre aux questions énergétiques, environnementales, climatiques, sociales et économiques, dans une interface ancrée au territoire, pour mettre en place et évaluer les mesures d’adaptation, d’atténuation et les stratégies de restauration/préservation de la biodiversité. Il apporte une lecture scientifique rigoureuse des enjeux environnementaux, particulièrement adaptés aux spécificités du territoire : forte vulnérabilité aux inondations et aux vagues de chaleur, reconversion post-industrielle, pression sur la biodiversité et inégalités sociales face aux risques climatiques. En facilitant le lien entre recherche, acteurs publics, société civile et monde économique, le GREC permet de structurer une réponse collective et cohérente. Sa capacité à produire de l’expertise, diffuser des connaissances accessibles et accompagner des projets concrets en fait un outil précieux pour renforcer la résilience régionale et orienter l’action publique vers des solutions durables et partagées.
Et comme a pu avancer Olivier Cohen, maître de conférences et enseignant-chercheur en géomorphologie littoraliste à l’ULC, lors de sa présentation des risques de submersion marine en Côte d’Opale, il faut savoir raison gardée et avancer la science plutôt que la caricature (cf schéma en dessous).
Lors de cet évènement, le GREC est revenu sur une série d’actions qu’il a menée : lancement officiel, webinaires d’information, événements de sensibilisation, expertises apportées auprès de journalistes, appel à manifestation d’intérêt, conférences scientifiques…
Cette journée était ponctuée de plusieurs interventions dont celles du projet CLIMAAX et des lauréats de l’AMI.
Les lauréats
Suite à l’AMI lancé en janvier qui avait pour objectif de répondre à une demande sociale de co-construction d’une recherche portant sur les enjeux climatiques et de biodiversité, 10 projets en Hauts-de-France ont été lauréatés et vont pouvoir être accompagnés sur les thématiques suivantes :
Projet CLIMAAx en Région
La Région Hauts-de-France (avec ses partenaires : l’université de Lille, le GREC et Pôlénergie) a déposé le projet ATLAS dans le cadre de l’appel à projet européen CLIMAAX destiné à accompagner les territoires dans leur résilience climatique. Le projet a été sélectionné permettant ainsi le financement et la mise en œuvre de la méthode Climaax pour évaluer les risques auxquels sont exposés le territoire, en se concentrant prioritairement sur les inondations fluviales, les inondations côtières et les précipitations extrêmes. Cette évaluation des risques permettra de soutenir l’identification des stratégies et actions d’adaptation.
Le GREC et Pôlénergie interviendront notamment en 3ème phase pour la mise en place des groupes de consultation avec les parties prenantes locales pour la visualisation des données, ainsi que dans l’identification des stratégies d’adaptation.
Répondez à ce questionnaire rapidement !
Les équipes projet Climaax ont besoin de mobiliser les parties prenantes du territoire (experts, collectivités territoriales) pour réaliser le travail d’affinement des données notamment à partir d’événements passés, échanger sur les seuils d’alerte et sur les stratégies et mesures mises en œuvre localement pour renforcer la résilience des territoires. Nous vous invitons à vous mobiliser sur le projet Climaax à nos côtés, dans un premier temps, en répondant au questionnaire suivant.