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Alliance Allice, au service de la décarbonation de l’industrie

Le 30 novembre 2023, le club PRIME d’ALLICE s’est réuni au siège de Cristal Union à Bezannes (51).

Une matinée dense, consacrée au bilan des réalisations de l’année 2023 et au vote des sujets des prochaines études à mener en 2024. L’après-midi, une visite de la sucrerie de Cristal Union à Bazancourt attendait les participants. L’occasion de mieux évaluer l’apport du réseau aux industriels autour de leur problématique énergétique et de décarbonation.

 

Trajectoire 2023 remarquable pour l’alliance ALLICE
Avec un total de 94 adhérents, dont 23 nouveaux membres, l’alliance poursuit sa croissance en 2023. L’un des moments phares de l’année a été le congrès biennal de septembre 2023, qui a réunit 230 participants et 40 intervenants (cf. newsletter octobre 2023 :lien de l’article).

Décisions stratégiques pour 2024
Un second point important de la matinée a été le vote concernant des sujets d’études que ALLICE traitera en 2024. Parmi 16 études soumises au vote, auxquelles s’ajoutent deux études cofinancées, 6 sujets ont été retenus. Ces études sont réparties en 4 groupes distincts :

  1. Circularité et modèles économiques et de financement : l’étude retenue, «Benchmark des aides et dispositifs des pays européen pour la décarbonation de l’industrie» vise à répertorier les aides et dispositifs nationaux par pays européens et non par dispositif européen.
  2. Intégration ENR et électrification : trois études ont été retenues, ce qui démontre l’attrait que suscite ce sujet. Deux études similaires : «Synthèse des études prospectives sur la disponibilité future de l’hydrogène» et « Synthèse des études prospectives sur la disponibilité future de la biomasse ». Elles apporteront un éclairage sur la disponibilité et les coûts futurs de ces deux ressources. La troisième étude de ce groupe sera « Déploiement des PAC dans l’industrie : marché, enjeux d’intégration et solutions émergentes », l’objectif de cette étude est d’identifier les leviers pour massifier l’installation de PAC dans l’industrie, et les freins qui empêchent cette massification.
  3. Chaleur : l’étude «Freins et leviers pour le déploiement du stockage thermique» approfondira en détail cette technologie. L’objectif est de mettre en lumière les éléments clés qui favoriseront le déploiement à grande échelle du stockage thermique. Cette technologie, parfois indispensable à la viabilité des projets de chaleur, présente des difficultés à se massifier.
  4. Procédés performants : l’étude «Le traitement de fumées comme vecteur de récupération de chaleur» se propose de réaliser un état de l’art des technologies de récupération de chaleur à partir des fumées et de faciliter le passage à l’action du secteur industriel sur l’usage de cette technologie. Elle ouvre en effet sur un potentiel important de chaleur fatale mais, peine toutefois à être pleinement valorisée.

Ces choix mettent en évidence les préoccupations actuelles qui sont privilégiées par le monde industriel notamment autour d’un axe chaleur très présent avec les sujets liés au stockage thermique, le déploiement des PAC et la récupération de chaleur sur les fumées.

Visite de la Sucrerie Cristal Union
La visite à la sucrerie de Cristal Union, premier fournisseur de sucre en France, a révélé une entreprise engagée dans des initiatives de durabilité. Cristal Union est non seulement le principal fournisseur de sucre en France, mais également le troisième opérateur de bioéthanol en Europe et le leader de la production d’alcool rectifié en Europe. Il représente 40% de la surface betterave française. L’objectif du groupe est de réduire de 23% ses émissions de gaz à effet de serre entre 2019 et 2030.

Sur le site de Bazancourt, c’est 2 500 000 tonnes de betteraves qui sont traitées chaque année pour finalement être transformées en sucre, alcool et bioéthanol. L’objectif de cette visite était double : comprendre le procédé de transformation de la betterave et découvrir les différentes mesures mises en place pour décarboner l’activité du site.

Le procédé de fabrication, illustré dans un schéma détaillé, dévoile les nombreuses étapes nécessaires pour passer de la betterave au sucre. Cette vision d’ensemble a permis d’identifier les points d’intervention potentiels pour réduire la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre.

Cristal Union a déjà pris des mesures significatives, dont certaines sont :
• La mise en place d’une nouvelle chaudière biomasse (projet lauréat France relance, soutenu par l’ADEME avec un financement de 45%) pour la déshydratation des pulpes,
• La récupération des buées issues des procédés de production pour préchauffer les jus lors de l’étape de concentration des jus, …
• La modernisation de l’atelier des presses à pulpes,
• La mise en place de bioréacteurs et d’épuration biologique des eaux,
• Le pilotage énergétique en instantané avec un focus sur les UES (Usages Energétiques Significatifs). L’identification de ces UES, réalisée notamment grâce à un plan de comptage, permet de contrôler et d’agir sur une part importante des consommations énergétiques.

La gestion de l’eau est également un élément sur lequel agit Cristal Union. Les étapes du lavage des betteraves ainsi que l’extraction du sucre des cosettes de betterave génèrent une quantité importante d’eau tandis que la transformation et la cristallisation du sucre en libèrent. Cristal Union a donc mis en place le cycle ci-dessous.


Ce cycle a conduit à une réduction de 57% de la consommation d’eau de 2010 à 2020 pour la fabrication du sucre, soit 5 millions de m3 d’eau économisée par an. L’excédent d’eau en fin de campagne betteravière est stocké et décanté pour irriguer les champs des agriculteurs.

Cristal Union ne se contente pas d’agir sur ses scopes 1 et 2 du bilan carbone, mais s’engage activement sur le scope 3 en veillant à ce que les betteraves proviennent d’un rayon maximum de 30 km autour de chaque usine, minimisant ainsi le fret amont. Avec des objectifs de décarbonation ambitieux, Cristal Union se positionne en tant que leader proactif dans la transition vers une production sucrière plus durable.