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Pôlénergie était aux 18e Rencontres des Réseaux de Chaleur et de Froid

Les 18e Rencontres des Réseaux de Chaleur et de Froid se sont tenues le 6 décembre 2022 à Paris. L’évènement était organisé par l’AMORCE en partenariat avec l’ADEME, via sèva, la Fédération des Services Energie et Environnement (FEDENE) et le Syndicat National du Chauffage Urbain (SNCU).

Des tables rondes et ateliers se sont déroulés sur la journée et ont abordé des thèmes tels que le déploiement et la gestion des réseaux de chaleur dans les territoires, la diversification des sources d’approvisionnement des réseaux, les boucles d’eau tempérées ou encore la vision de l’Europe sur le sujet.

La boucle d’eau tempérée mise en exergue
La boucle d’eau tempérée est un réseau d’eau à faible température entre 5 et 35°C pouvant créer du chaud et du froid avec un sens de circulation réversible.
Lors de l’atelier « Evolution des offres de fourniture pour répondre aux besoins », la solution « boucle d’eau tempérée » pour récupérer la chaleur des data centers, des groupes froids des industriels, ou encore en géothermie de surface a été largement mise en avant, notamment grâce à ses avantages : eau à faible température, mutualisation possible à l’échelle d’un éco-système.

Retour sur les études prospectives de l’ADEME
L’ADEME a réalisé l’étude Transition(s) 2050 comparant plusieurs scénarios d’évolution possibles pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Arnaud MAINSANT, référent Réseaux de chaleur à l’ADEME, a présenté les messages clés issus de cette étude. En résumé, tous les scénarios étudiés montrent que la demande de chaleur diminue fortement en 2050, on estime à environ 90% d’EnR&R pouvant alimenter les mix énergétiques des réseaux de chaleur d’ici 2050, et la tendance montre l’augmentation significative de la biomasse pour alimenter les réseaux de chaleur et des PAC aérothermiques pour la chaleur hors réseaux.

Pousser les réseaux de chaleur plus que les pompes à chaleur
D’après les calculs du SDES et du CEREN, la part de marché des systèmes de chauffage pour le secteur résidentiel a fortement augmenté pour les pompes à chaleur depuis le début des années 2000 et ne cesse d’augmenter depuis avec environ 14% en 2020, alors que la part de marché pour les réseaux de chaleur a connu un boom en 2006 et reste stable depuis avec environ 4% en 2020.
Concernant le secteur tertiaire, la part de marché reste stable et équivalente pour les pompes à chaleur et les réseaux de chaleur depuis 2013 atteignant environ 8% en 2020. Nicolas GARNIER, Délégué Général de l’AMORCE et Yann ROLAND, Président de la SNCU, restent convaincus que les réseaux de chaleur devraient être davantage poussés au niveau national par rapport aux pompes à chaleur qui offrent moins d’avantages vertueux en termes d’impact environnemental.
Il y a une réelle volonté de doubler a minima les réseaux d’ici 2030 et de les quadrupler d’ici 2050. Pour eux, les réseaux de chaleur sont LA solution pour décarboner l’énergie. « Le chauffage au gaz avec garantie d’approvisionnement vert reste moins impactant en Carbone qu’un réseau de chaleur à 60-70% d’énergies renouvelables », selon Sébastien RODE de MANERGY.

La France, loin d’être le mauvais élève
Selon Aurélie BEAUVAIS, Déléguée Générale de EUROHEAT & POWER, à partir de 2045, un réseau de chaleur et de froid sera jugé « efficace » s’il est alimenté par plus de 75% d’énergies renouvelables et/ou de chaleur fatale. Elle a également évoqué qu’à l’échelle européenne, la France est loin d’être parmi les mauvais élèves. Les priorités d’action évoluent également, des études ont montré que la moitié de l’énergie consommée dans l’UE concerne le chauffage et le refroidissement et que 42% de celle-ci est alimentée au gaz. L’électricité ne représente que 12%, le «tout à l’électrique» et la production photovoltaïque ne sont donc plus la priorité au niveau européen. D’ici 2050, les réseaux de chaleur et de froid pourraient fournir jusqu’à 50% de la demande européenne en chaleur, contre 12% aujourd’hui.

Aurélie BEAUVAIS a également évoqué que la biomasse est vivement critiquée au niveau européen par les partis écologistes, un autre membre de la table ronde a mentionné que certains politiques souhaitent diminuer les aides en lien avec la biomasse, la récupération de chaleur fatale et la géothermie étant des solutions plus vertueuses pour l’environnement.

8 lauréats de la région Hauts-de-France
L’évènement a également permis de remettre les trophées du label « Ecoréseau » 2022 à 123 réseaux lauréats pour 68 collectivités dont 8 collectivités des Hauts-de-France (Communauté Urbaine de Dunkerque, Lille (4 réseaux), Amiens, Communauté Urbaine d’Arras, Boulogne-sur-mer, Calais, Hazebrouck, Sin-le-Noble). Des trophées ont aussi été décernés aux 42 réseaux lauréats du nouveau label « Ecoréseau + » pour 28 collectivités dont celle de Lens.

Qu’est-ce que les labels Ecoréseau et Ecoréseau + ? Ce sont des labels récompensant les réseaux de chaleur et de froid vertueux sur la base de critères environnementaux, économiques et sociaux. Par exemple, ces labels exigent un taux minimal d’énergies renouvelables comme source d’approvisionnement du réseau qui est de 50% pour le label Ecoréseau et 80% (75% hors biogaz) pour le label Ecoréseau +.

Vous souhaitez savoir si votre entreprise ou votre collectivité se situe à proximité d’un réseau de chaleur ? Plus d’infos sur carto.viaseva.org